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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 10:45
LES MILLE NOMS DES COIFFES


Cayons, barbichets ou penn'sardin, des coiffes aux mille noms dressaient sur la tête de nos ancêtres, de fragiles édifices de tissus légers et raffinés : tulle, mousseline et dentelle étaient à l'honneur.

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Les coiffes multiples, qui ont pratiquement disparu aujourd'hui, ont très largement évolué et fournissent quantités d'informations sur nos ancêtres.

C'est au XIXème siècle que se développe l'intérêt pour le costume ancien et pour sa collecte.

Nous sommes entrés dans l'ethno-histoire des coiffes. Une histoire conséquente puisqu' aujourd'hui 3000 variétés différentes au moins sont recensées.

Depuis le XIVème siècle, les coiffes paysannes se présentent comme un morceau de linge soit noué sur le devant, soit pendant sur les épaules.

Les hautes coiffes normandes pourraient dériver du hennin médiéval.
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Mais il y aurait plutôt similitude de formes, car trop de siècles les séparent les uns des autres.

En revanche au XIVème siècle, la similarité du chapeau que porte la "Rustique de Bresse" avec le traditionnel brelot bressan, laisse perplexe.
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De même, la coiffe appelée " frontière" en Savoie, avec sa corne qui avance sur le front, n'est pas sans rappeler la coiffe de Catherine de Médicis.

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Les innombrables coiffes sont, en fait, le résultat de l'invention des femmes elles-mêmes , se surpassant dans les travaux de montage, assemblage et ornementation.

Jusqu'au XVIIIème sècle, les femmes des classes supérieures ont porté des coiffes qui évoluaient avec la mode, en fins tissus, ornées de flots de dentelles et de rubans.

C'est après la Révolution, avec la fin des lois somptuaires, que les coiffes vont s'épanouir et se diversifier dans le monde rural, alors qu'elles disparaissent de la garde-robe des femmes élégantes.

Une plus grande richesse des campagnes, l'affirmation d'une identité des bourgs et des villages vont permettre la multiplication des coiffes et des bonnets ornés.

Les coiffes se sont portées jusqu'au début du XXème siècle, puis se sont trouvées en concurrence avec la mode des villes qui laissait les cheveux libres ou proposait le port du chapeau.

Elles disparaissent plus ou moins rapidement selon les régions.

Dans le Centre, elles sont encore très présentes en 1900, mais en 1920, elles ne sont plus portées que par les vieilles femmes.

Au moment de la Seconde Guerre Mondiale, en Bretagne, toutes les Lorientaises portent encore leur petite coiffe plate.


imagesCAUCX258.jpg       Lorient

La coiffe est l'élément le plus individualisé du costume, variant de village en village et parfois même de hameau en hameau.

Aujourd'hui les quelques "pains de sucre " bigoudens encore portés font le bonheur des médias.
imagesCAZMNBAU.jpg
Les dernières coiffes portées, l'ont été par des femmes de milieux modestes.

Les lingères et repasseuses de fin, les dentellières et brodeuses ont disparu.

lingere.jpg   repasseuse.jpg  dentelliere.jpg  brodeuse.jpg

Seuls quelques groupes folkloriques s'attachent à la préservation de ce savoir-faire.

En même temps qu'elle est création individuelle, la coiffe est un signe d'appartenance.

Elle donne l'origine géographique, le milieu social.

Elle témoigne aussi du genre de vie : maîtresse de ferme, servante, artisane ou femme de pêcheur.

Quelques sites dédiés aux coiffes de notre Région :

Coiffes de Bretagne

Costumes et coiffes de Bretagne

Infos coiffes de Bretagne

Les coiffes en cartes postales

La chronologie



 

 

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