Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 21:53
LE MEUNIER ET LES MOULINS


Les Moulins à farine de l'Expédition Lapérouse

 

Expédition Lapérouse Eté 1786 entre Hawaï, l' Alaska et la Californie
Construction d'un moulin sur l' Astrobale
Bâti du Moulin à grains Fleuriot de Langle

A - Sectionnement des montants pour ne conserver que la manivelle
B -Aménagement de la manivelle : prolonger après enlèvement du manchon d'accouplement
C - Poignée à mains initialeen prise directe sur la meule supérieure

 


Les moulins à farine sont une innovation de l'expédition Lapérouse, connus au point de devenir un symbole de la silhouette d'au moins un navire.
On sait par ailleurs que la capitaine de vaisseau, de Langle était très inventif, notamment dans le domaine des instruments culinaires pour la santé des équipages, qu'on devait préserver dans une si longue campagne.
Le grain est préféré à la farine pour des raisons de conservation et diverses mesures de lutte contre l'humidité.

 

Le pain, c'était la vie, la seule alimentation de la population d'hier .
Le meunier produisant la farine était un personnage majeur dans le village.
Le moulin à eau et à vent reste jusqu'à la fin du XIXè siècle, un des éléments familiers du paysage.
Le meunier, spécialiste de la machine à moudre les grains, détient la "clé de la vie".

Si vous avez un meunier dans votre généalogie, vous trouverez son état civil dans les registres de la Mairie et des Archives, et le détail de ses biens dans les minutiers des Notaires.

Cette profession était assujettie à de nombreuses taxes, des droits d'eau par exemple, ou des impôts comme la taille.

Si vous avez des ancêtres meuniers, vous pourrez peut-être remonter votre arbre jusqu'en 1400.


Le meunier banal jusqu'à la Révolution

Les seigneurs exercent un véritable monopole en instaurant l'obligation d'utiliser le moulin banal pour toutes les personnes qui habitent dans l'aire du moulin.
Fixée approximativement à une lieue.
Les paysans ont recours au moulin banal moyennant un prélèvement sur le grain appelé "émolument".
Le meunier, lui, touche à titre de salaire, une rétribution en nature, "la mouture".
Il travaille la plupart du temps avec un apprenti et quelquefois avec un chasse-pochée, qui va chercher le grain dans les fermes et livrer la mouture.

A partir du XIVè siècle, pour éviter au meunier de prendre trop d'importance dans la filière du pain, la profession de boulanger lui est interdite.
Dès le XVIIè siècle, pour se diversifier, le meunier essaie d'assurer le transport de la marchandise de sa clientèle boulangère et de faire le commerce des grains et de la farine.
 
La prolifération des moulins en 1789

Au fil des siècles, le droit de moulin est de plus en plus remis en question.
Le moulin du seigneur ne suffit pas toujours à la demande, les temps d'attente sont trop longs, et faute de concurrence, la qualité de la mouture s'en ressent.
Les révoltes des Moulinets se multiplient.
La Révolution met fin aux banalités en mars 1790, ce qui entraîne la multiplication des moulins qui deviennent alors des entreprises privées.
Posséder un moulin est alors un signe d'indépendance, de richesse, et de symbole de prospérité.


Les grands changements dans la profession

Ces changements interviennent sous le Second Empire, vers le milieu du XIX ème siècle.
La meunerie traditionnelle laisse la place à la minoterie moderne avec l'arrivée des manufactures, et l'introduction des évolutions techniques.
La machine à vapeur libère les usines des contraintes des énergies naturelles et les meules sont remplacées par des cribles cylindriques en "bluteau" , ce qui permet un meilleur nettoyage des grains.
Les moulins à vent et les petits moulins à eau sont les premiers à disparaître par milliers vers 1860.

La clientèle rurale s'habitue à acheter son pain et la meunerie traditionnelle est court-circuitée par les boulangers et les minotiers qui traitent en direct.

La ménagère qui confectionne elle-même son pain s'approvisionne en farine chez le meunier, alors artisan de proximité.
Par ailleurs, avant l'ère de la vapeur, le moulin, sorte de moteur universel, est utilisé pour de nombreuses activités artisanales.

 

Le Moulin de Craca à Plouézec en 1906 et à côté une meule d'ajonc devant le Moulin .

La roue hydraulique.
Connu des Romains, le moulin à eau se développe au Moyen Age.


Le principe est simple : le cours d'eau entraîne une roue qui elle-même actionne un système d' axes et d'engrenages.
L'énergie obtenue est assez faible, il faut amplifier la force du courant en utilisant une chute d'eau généralement artificielle.
L'eau retenue en amont du moulin se déverse ensuite dans un étroit passage ou par une canalisation, soit sur la roue (roues munies d'augets) soit dessous (roues équipées d'aubes ou de palettes).
Pour pallier les variations parfois considérables du débit de certains cours d'eau, les moulins dits pendus peuvent modifier la hauteur de leur roue alors que les moulins-bateaux installés sur deux barques jumelées, suivent les crues.
Le bateau le plus puissant, le bac, porte les meules et souvent le logement du meunier, et l'autre, la foraine, est un simple flotteur portant l'axe de la roue.
Sur le littoral, en Bretagne surtout, où on dénombre une centaine de moulins au XVIIè siècle, les moulins à marée se servent du flux montant pour remplir un vaste réservoir protégé par une digue.
L'eau repart ensuite dans le coursier, passage étroit où se trouve une roue dont le point bas coïncide avec le niveau moyen de la mer.
La mise en rotation dure six heures, de la mi-marée descendante à la mi-marée montant : flux et reflux rythment ainsi le labeur du meunier.
Le moulin étant bâti sur une digue, on livre le blé et la farine par bateau.
En Bretagne, sur l' île de Bréhat, le Moulin à marée de Birlot

Moulin à eau du Gouloux dans le Morvan

Le moulin à vent.

L'utilisation du vent et des ailes est plus tardive.
On la retrouverait en Occident pour la première fois en 833, mais son usage se serait répandu à partir du XIIème siècle.
Le corps entier du moulin construit en bois tourne autour d'un axe central, afin de capter le vent d'où qu'il vienne; la toiture, elle, ne supportant que les ailes.
Le moulin ressemble à un tour de pierre.
Les moulins caviers, intermédiaires entre le moulin de bois et de pierre, sont composés d'une base en pierre comprenant des caves voutées (la masse) sur lequel pivote une cabine de bois ( la hucherolle) supportant les ailes.
Les ailes sont fixées sur un axe incliné de 12 à 15 degrés par rapport à l'horizontale et sont formées de deux poutres croisées, les vergues, tendues de voiles, qu'il faut déployer en fonction de la force du vent, et surveiller pour ne pas qu'elles se déchirent.
Au XIXème siècle, Berton met au point un dispositif qui remplace les voiles par des planches qu'on peut manoeuvrer depuis l'intérieur; système plus solide et plus maniable.

Fonctionnement d'un moulin

Le mouvement transmis par les ailes ou par la roue entraîne un axe qui à son tour actionne une meule "tournante" en rotation au dessus d'une meule "dormante" fixe.
Le grain arrive par une trémie en partie centrale de la meule puis ressort broyé par le côté.
Le grain s'en va ensuite dans un bluttoir où le son est séparé de la farine.
Les meules ne doivent ni trop lisses, ni trop rugueuses et elle doivent être régulièrement rhabillées (martelées) par le rhabilleur ou l' amoulageur.



Quelle aubaine pour le généalogiste dont les ancêtres furent meuniers !!!!

Car la plupart du temps, depuis la construction du moulin dont la date est souvent gravée sur le linteau de la porte, la même famille est resté là, toujours !!
Si bien que retracer l'histoire du moulin revient à remonter l'arbre généalogique de la famille.
La transmission se faisait directement par l'aîné des fils " les meuniers sont de père en fils".
Si le garçon venait à manquer, un gendre se retrouvait à la tête du moulin, mais celui-ci provenait obligatoirement d'une famille meunière car il n'était pas question de confier le moulin à un ignorant.
Le métier s' apprend par lentes imprégnation, dès l'enfance. Il existait une grande amitié entre le père et le fils aîné. Le père lui montrait selon l'âge, une chose, une autre . Le fils se retrouvait meunier naturellement. Un étranger ne pouvait pas prendre un moulin comme n'importe quel commerce: on naissait meunier !!!



Forum de discussion sur Yahoo groups

pour vos ancêtres de la meunerie

Il suffit de vous inscrire gratuitement sur fr.yahoo.groups

et d'échanger vos informations par mail





 


RETOUR HAUT DE PAGE
Partager cet article
Repost0

commentaires

C
Les syndicats du secteur de la meunerie ont donc mis en place une convention collective pour ce secteur, régulant les relations professionnelles entre les salariés et les employeurs.
Répondre