


Il y a la nourrice " sur lieu" lorsqu'elle venait allaiter le nouveau-né dans la famille.
Et la nourrice " à distance ", lorsqu'elle accueillait l'enfant chez elle, à la campagne.
Cette tradition s'est poursuivie jusqu'au XXème siècle.



La pratique de la mise en nourrice est répandue en France au Moyen Age, mais jusqu'au 16ème siècle, l'allaitement nourricier reste le privilège des milieux aristocratiques.
La bourgeoisie a recours à la nourrice au début du 17ème siècle et dans toutes les couches urbaines à partir du 18ème siècle.
L'aristocratie fait venir les nourrices qu'elle enrubanne et paie correctement ; les femmes d'artisans placent leurs enfants à la campagne, malgré le gros effort financier que cela leur procure.
Seules les femmes des milieux populaires continuent à allaiter leurs enfants.




De plus, la misère des campagnes pousse des femmes à vendre leur lait au prix le plus bas, ce qui rend le placement nourricier accessible au grand nombre.
A Paris dès 1769, un Grand Bureau est mis en place, pour centraliser le recrutement des nourrices et le travail des meneurs, intermédiaires chargés de convoyer les nourrices dans leurs allers et retours, de les payer tous les mois, et d'apporter des nouvelles aux parents.

Ensuite, vient une série de lois relatives au recrutement des nourrices et à leur rémunération, dans le but d'assurer aux parents que la personne était une " bonne nourrice".
Les postulantes doivent fournir un certificat de bonnes moeurs, et leur lait âgé de 7 mois à 2 ans.

Au début, elles sont surveillées par les curés puis par des chirurgiens-inspecteurs, mais tout ceci est mal appliqué, et des "entremeteuses" agissent en parallèle.
Les médécins du 18ème et du 19ème siècles dénoncent l'allaitement "mercenaire", à cause des voyages fatigants, de la mauvaise qualité du lait, de la transmission des maladies et de la surmortalité infantile.
Puis avec le dévelopement du chemin de fer, les familles bourgeoises, préfèrent alors, faire venir à domicile, les nourrices, pour mieux les surveiller.
Le système ne déclinera qu'avec les nouveaux principes d'éducation, la multiplication des biberons, la naissance de la pasteurisation du lait et la mise en place des crèches collectives.