Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 décembre 2009 1 28 /12 /décembre /2009 16:20

ETYMOLOGIE DES PRENOMS.


Chaque époque, chaque région ont influencé les parents dans le choix des prénoms donnés aux nouveaux-nés.

 

Les prénoms de vos ancêtres "trahissent" généralement leur siècle de naissance en même temps que l'ancrage géographique de votre famille.

 

Du Moyen Âge à nos jours, vous pouvez retrouver leur évolution dans le temps et leur origine régionale.

 

Un prénom a des racines éthymologiques.

 

Au Moyen Age, les noms donnés aux enfants sont principalement d'origine germanique.

Ils ne sont que rarement des noms de saints ; ceux-ci seront presque tous importés d'une autre langue, issus d'une autre civilisation : de l'hébreu par la Bible, du grec ou du latin.

Dans la moitié Nord de la France, de l'actuelle Belgique et en Suisse, un quart de noms de baptême sont germaniques au Vème siècle, la moitié au VIème siècle et au XIXème siècle, c'est la quasi totalité.

Succès plus modéré au Sud du pays. Les noms purement celtiques ont presque tous disparu sauf partiellement en Bretagne.

Au IXème siècle, sur les 25 noms masculins les plus portés à l'échelle du pays tout entier, 22 sont germaniques, 1 biblique et 2 latins.

 

A travers les chartiers, les documents féodaux ou religieux, d'autres prénoms apparaissent, sans que l'on puisse déterminer au juste leur fréquence.

Certains sont aujourd'hui oubliés, mais ont parfois des sonorités qui pourraient encore plaire.

D'autres plus rares, sont encore portés.

D'autres enfin reviennent actuellement à la mode comme Aliette, Aélis, Alix,

Les noms germaniques donnés aux enfants étaient en général formés de l'association de mots au sens guerrier ou louangeur.

 

La langue germanique a cessé assez vite d'être comprise pour n'être qu'une sorte de légo onomastique, certains prénoms anciens peuvent nous sembler résulter d'associations pour le moins curieuses sur le plan du sens sans compter les déformations.

 

A la fin du Moyen Âge, au XIIème siècle, les prénoms germaniques reculent.

On en trouve encore quelques uns qui viennent de la langue franque mais arrivent aussi en tête, des noms de baptême, comme Samson (biblique) ou Arthur (issu des chansons de geste bretonnes) et trois prénoms latins comme Barthélémy, Josse et Mathieu.

 

Pour les prénoms féminins, les noms germaniques ont diminué dans une proportion encore plus grande.

La majorité des prénoms sont désormais d'origine biblique, grecque ou latine

Dans la plupart des cas, il s'agit de noms de saintes.

 

Progressivement l'habitude de donner à ses enfants des noms portés par des saints reconnus par l'Eglise va s'étendre non seulement aux femmes mais aussi aux hommes.

 

A l'époque moderne, le concile de Trente fait obligation à tous les parents de donner aux nouveaux-nés, de manière exclusive, des noms de saints ou de personnages bibliques.


Le phénomène était déjà né spontanément mais cette consigne va l'accentuer et réduire la variété des prénoms donnés.

Bientôt, dans un village, quatre ou cinq prénoms se partagent les deux tiers des garçons et la situation est pire pour les filles, la concentration étant plus grande encore.

Jean et Marie sont parmi les plus prisés. Jean devient ainsi le premier prénom de France par la fréquence à partir du XIVème siècle et va se maintenir à la 1ère place pendant 600 ans.

Il ne perdra son rang qu'à la fin des années 1950 avec la mode des Jean - composé - Jean Baptiste d'abord, suivi de Jean Claude et Jean Pierre dans les années 1940 auxquels il faut ajouter les Jean Paul et les Jean Louis des années 1950, tous dans les 20 premiers de leur génération.


Marie prend la tête de tous les prénoms féminins un peu plus tard, au XVIIème siècle et conserve sa première place jusqu'en 1915.


Les noms les plus fréquents seraient : Jean, Pierre, François, Louis, Joseph Antoine, Jacques, Charles, Etienne, Guillaume et André pour les garçons.

Marie, Jeanne, Anne, Françoise, Catherine, Marguerite, Louise, Madeleine et Elisabeth pour les filles.

Le manque de variétés dans les prénoms est la caractéristique majeure de l'Ancien Régime.

 

De la Révolution à 1900.

 

Pendant quelques mois, la révolution française de 1789 permet à chacun de choisir n'importe quel prénom pour son enfant, mais cette liberté totale dure peu, un nouveau texte de loi rendant obligatoire dès 1803, les prénoms en usage avec les calendriers y compris le fameux calendrier révolutionnaire riche en noms de plantes, de fleurs ou d'instruments aratoires, ou portés par des personnages connus de l'histoire ancienne.


Les prénoms nouveaux ne sont pratiquement pas donnés dans les petits villages et le mouvement reste limité aux années 1793 à 1795, pendant la Terreur.

Dès la fin de la Terreur, les prénoms classiques reviennent et nomment près d'un nouveau né sur deux, même si les prénoms rares sous l' Ancien Régime et qui sont des prénoms de saints (Rosalie, Rose, Julien) se mulitplient au début de l'Empire.

De 1810 à 1820, on assiste à une restauration spectaculaire des prénoms les plus traditionnels : les 2/3 des nouveaux-nés se partagent à nouveau les 10 prénoms classiques.

Les prénoms d'origine germanique ne sont plus les plus nombreux jusqu'au milieu du XXème siècle, loin de là !

 

 


imagesCAQLPPDK




RETOUR HAUT DE PAGE   
Partager cet article
Repost0
27 décembre 2009 7 27 /12 /décembre /2009 18:16

MICARMOR 3698 1164540765000 arbrew

HISTOIRE DES PATRONYMES

 

Nos noms de famille ont à peine mille ans ! Jusqu'au 11-12 ème siècle, en effet, nos ancêtres ne portaient qu'un seul nom : leur nom de baptême.

A cette époque, à la suite d'un grand "boom" démographique, les Martin, les Guillaume, les Pierre ou les Gauthier devinrent si nombreux, au sein de chaque village qu'il fut impossible de s'y retrouver.

Sans qu'aucune loi n'intervienne, on a donc spontanément, ajouté des surnoms, selon le physique, le métier, l'origine : comme Leblond, Potier, Breton ....

Beaucoup de ces surnoms, particulièrement en région de langue d' Oc, dans le Massif Central, et le Sud-Ouest n'ont été que la reprise du nom du lieu habité, quitte, dans les massifs montagneux (Alpes, Pyrénées...) à assister souvent , dans un second temps, à l'apparition d'un deuxième surnom, accolé au premier, pour des familles devenues trop nombreuses.

Ces surnoms se sont peu à peu fixés et transmis pour devenir des patronymes.

Retrouver le sens d'un nom n'est pas toujours aisé, surtout pour le non-spécialiste : il faut d'abord savoir de quel dialecte il est imprégné, et pour cela, connaître sa région d'origine, et ses formes anciennes, comme connaître aussi, les régles présidant à sa naissance.

Bien se souvenir, enfin, que ces noms ne furent jamais choisis par nos ancêtres eux-mêmes, mais leur furent donnés par leurs voisins, et sont, de ce fait, souvent chargés d'ironie.

Se souvenir, aussi, que nos noms témoignent de leur temps, renseignant le plus souvent sur le métier, les habitudes, des travers, ou le lieu de résidence de nos lointains ancêtres.

 

La France est le pays au monde le plus riche en Archives.


On compte quelque 350.000 patronymes différents : Martin, Bernard, Thomas, Petit et Durand sont les plus fréquents; Dupont n'est que 28 ème.


Chacune de nous ayant 2 parents, 4 grands-parents, 8 arrières-grands-parents, 16, 32, 64, 128, 256 ... Au rythme de cette progression arithmétique, nous devrions ainsi avoir, à l'époque de Saint Louis, quelques 20 millions d'aïeux, et plusieurs milliards contemporains de Charlemagne.


Il est donc mathématiquement démontré que nous avons environ, une chance sur dix, sans le savoir, d'être le descendant du Saint Roi, et neuf chances sur dix , celui du Très Grand et fameux Empereur à la barbe fleurie ...!

Le prouver va être en revanche plus délicat !!!

LES NOMS DE FAMILLE EN BRETAGNE.

La signification des noms de famille bretons peut paraître d'autant plus énigmatique aujourd'hui qu'elle nécessite la connaissance de la langue bretonne qui n'est plus partagée par tous, mais leur forme a aussi évolué dans le temps.

Les noms bretons se sont construits au Moyen Age à partir de surnoms individuels. Comme dans les autres régions, ces surnoms sont de 4 grands types : noms de baptême, noms de métiers, noms de lieux d'origine ou sobriquets divers. Les Bretons auraient certainement l'esprit plus observateur ou plus caustique pour parler de leurs voisins car la principale catégorie de noms de famille correspond aux sobriquets; malgré quelques emprunts aux langues extérieures proches ou anciennes.

Les caractéristiques physiques sont incroyablement détaillées.

Elles indiquent que l'ancêtre était :

beau (Caer, Coant, Lavenant ...),
petit (Berrou, Le Bot, Bothorel, Bihannic, Bihan, Brenaut, Bian, Corre, Leberre),
grand (Le Bras) ,
trapu (Berrehouc, Carré ),
gros (Bouedeg, Bouhic, Danzé )
imberbe (Bloch),
chauve (Le Moal )
âgé (Coïc, Cozic, Cotte, Cras, Le Coz )
pâle (Bouet ),
borgne (Le Borgne),
aveugle (Le Dall ),
estropié (Le Moing),
bossu (Bossard),
joufflu (Bohec, Bouguennec),
fort (Creff),
faible (Le Menn),
bègue (Gag),
qu'il avait de grandes mains (Bozec),
une large mâchoire (Carval) ,
de grandes dents (Dantec),
un grand front (Daoudal),
un bec-de-lièvre (Boulch),
des tâches de rousseurs (Le Bris),
une forte poitrine (Bronnec, Lazennec),
la bouche de travers (Bécam),
des yeux proéminents (Lagadic, Lagathu),
de grosses chevilles (Ferec),
de grosses jambes (Garrec)
les cheveux blancs (Cann, Cosmao, Le Cann, Le Guen ),
roux ( Le Guellec),
bruns (Duigou, Le du, Le Duff),
qu'il marchait avec des béquilles (Branellenc)
ou qu'il boitait (Cam, Gargam) etc ........


Les Bretons ont aussi prêté aux vêtements une attention qu'on en retrouve guère ailleurs :
Bechennec surnommait celui qui portait une capuche à pompon,
Cabillic un capuchon,
Burel celui qui était vêtu de bure,
Gloanec, de laine
Godec, qui avait de grandes poches,
Fiche qui était bien habillé .....

Mais les manies ou traits de caractères ont aussi servi :
le brave (Fer, Le Coeur, Le Mat),
le benêt (Bégoc, Joncour, Le gars),
le glouton (Goulard) ,
le brutal (Gouez, Le Bleiz, Le Coat , Daëron),
le peureux (Cabon, Flatrès)
le rebelle (Le Delliou),
la personne aimable (Caradec, Cueff, Corcuff, Courtay, Gourtray)
la personne sûre d'elle (Caugnat),
le bavard (Choquer),
le débauché (Cochard, Couchouron, Friant),
l'inconséquent (Diraison, Le Foll),
le sage (Furic, Le Fur, Le Doze),
l'homme dur (Garo),
le paresseux (Malgorn, Lastennet),
le plaisantin (Goapper),
le menteur (Goyat),
l'opposé à celui qui dit toujours vrai (Guiriec),
l'homme joyeux (Labous, Le Goc, Le Baut, Laouénan)......

Les noms de baptême oubliés ou déformés qui revivent dans les noms de famille sont, soit d'origine bretonne, soit germanique. Dans les 2 cas, ils ont un sens évoquant la gloire ou le combat : Barriou (breton) signifie "éminent", Bernard (germanique) "ours fort ", Buzaré (breton) " victoire élevée", Cadiou (breton) "combattant".

Les noms issus d'une localisation : les noms de lieux sont plus anciens que les noms de famille et ont servi à nommer ceux qui y vivaient.
Les noms de famille commençant par "ker" évoquent un nom de lieu d'origine, Ker signifiant "village" et beaucoup d'autres évoquent le nom d'une ville, un village, un hameau, quelque fois un lieu -dit.
D'autres vont évoquer la caractéristique de la maison de l'ancêtre initial: Beuzit (le buis), Bolloré (le laurier), Deroff (le chêne), Drezen (les ronces), Favennec (une hêtraie), Le Verg (l'aulne), Kérisit (le cerisier), Pérennou (le poirier), Bodeman (le buisson), Bourbigot (le terrain boueux), Créach (la colline), Le Lann (la lande), Le Pors (une cour close).

Les noms issus d'un métier sont plus rares en Bretagne.
Il y a cependant quelques exemples comme Barazer (tonnelier), Bolzer (tailleur de voûtes de pierre), Bosser (boucher), Calvez (charpentier), Carrer (charron), Failler, Faujour, Guilcher (faucheur), Guenégan (saunier), Gonidec (ouvrier agricole), Goacolou (bourrelier), Guyader (tisserand), Le Nouy  (producteur de noix), Quéré (cordonnier), Le Nours (montreur d'ours).
Plusieurs noms de famille évoquent des parents nourriciers : Maguer, Magueur, Maguet.
Le curieux patronyme Le Gouil évoque un voleur de nuit par opposition au voleur de jour, Laer!!!! La faute devait être moins grave, peut -être ?????


  LOCALISER UN NOM DE FAMILLE.

 

 

En fonction de la langue dans laquelle le nom a été construit, le sens va être différent pour un même mot. Si votre nom est peu fréquent, il est impossible d'en chercher la signification sans avoir d'abord localisé son origine géographique.
Si vous souhaitez élargir votre démarche de recherche à des noms de l'étranger vous pouvez vous rendre sur le site : www.pagesblanches.fr ou www.infobel.com qui donnent accès à l'annuaire téléphonique de presque tous les pays du Monde.

Lorsque les noms se sont formés, chaque région de France avait sa langue : le basque, le gascon, le catalan, le breton, l'alsacien, le lorrain etc...
Une infinité de dialectes avec parfois des variantes d'une vallée à l'autre
.

Le nom de famille "Créon" signifie "chevelu" en breton, alors qu'il indique la localité d'origine de la famille dans le Sud-Ouest (Landes ou Gironde).
Dans le Limousin, le nom de "Faye" assez répandu, rappelle que l'ancêtre initial habitait une hêtraie, mais "Faye" est aussi l'un des principaux noms de famille (de clan) du Sénégal, où il n'y a jamais eu de hêtres !!!!
Dans le centre de la France, le patronyme "Dubé" évoque un nom de lieu (du gaulois "becco" désignant une hauteur en surplomb) tandis qu'en Normandie il dérive d'un mot norois désignant un ruisseau et qu'en breton il signifie pigeon et a désigné par extension celui qui en élevait.
"Gazel" signifie batard dans le Berry et le Nivernais mais surnomme une personne fantasque dans le Sud (gazel en occitan = chevreau).

Mais il reste impossible de "trancher" entre plusieurs significations possibles sans connaître la région d'origine de la famille étudiée. Bien au contraire, on risque en lisant sans précaution un dictionnaire étymologique de partir sur un sens qui ne serait pas le bon si le nom cherché est originaire d'une zone linguistique minoritaire en France.

C'est la généalogie qui peut vous donner la meilleure approche de la région d'origine, sans pour autant remonter le temps de mille ans ni à l'époque où se sont formés les patronymes.
Mais en retrouvant une dizaine de générations vous saurez de façon presque certaine compte tenu du peu de mobilité des populations à cette époque d'où venait votre famille.

 

 


Partager cet article
Repost0