ETYMOLOGIE DES PRENOMS.
Chaque époque, chaque région ont influencé les parents dans le choix des prénoms donnés aux nouveaux-nés.
Les prénoms de vos ancêtres "trahissent" généralement leur siècle de naissance en même temps que l'ancrage géographique de votre famille.
Du Moyen Âge à nos jours, vous pouvez retrouver leur évolution dans le temps et leur origine régionale.
Un prénom a des racines éthymologiques.
Au Moyen Age, les noms donnés aux enfants sont principalement d'origine germanique.
Ils ne sont que rarement des noms de saints ; ceux-ci seront presque tous importés d'une autre langue, issus d'une autre civilisation : de l'hébreu par la Bible, du grec ou du latin.
Dans la moitié Nord de la France, de l'actuelle Belgique et en Suisse, un quart de noms de baptême sont germaniques au Vème siècle, la moitié au VIème siècle et au XIXème siècle, c'est la quasi totalité.
Succès plus modéré au Sud du pays. Les noms purement celtiques ont presque tous disparu sauf partiellement en Bretagne.
Au IXème siècle, sur les 25 noms masculins les plus portés à l'échelle du pays tout entier, 22 sont germaniques, 1 biblique et 2 latins.
A travers les chartiers, les documents féodaux ou religieux, d'autres prénoms apparaissent, sans que l'on puisse déterminer au juste leur fréquence.
Certains sont aujourd'hui oubliés, mais ont parfois des sonorités qui pourraient encore plaire.
D'autres plus rares, sont encore portés.
D'autres enfin reviennent actuellement à la mode comme Aliette, Aélis, Alix,
Les noms germaniques donnés aux enfants étaient en général formés de l'association de mots au sens guerrier ou louangeur.
La langue germanique a cessé assez vite d'être comprise pour n'être qu'une sorte de légo onomastique, certains prénoms anciens peuvent nous sembler résulter d'associations pour le moins curieuses sur le plan du sens sans compter les déformations.
A la fin du Moyen Âge, au XIIème siècle, les prénoms germaniques reculent.
On en trouve encore quelques uns qui viennent de la langue franque mais arrivent aussi en tête, des noms de baptême, comme Samson (biblique) ou Arthur (issu des chansons de geste bretonnes) et trois prénoms latins comme Barthélémy, Josse et Mathieu.
Pour les prénoms féminins, les noms germaniques ont diminué dans une proportion encore plus grande.
La majorité des prénoms sont désormais d'origine biblique, grecque ou latine
Dans la plupart des cas, il s'agit de noms de saintes.
Progressivement l'habitude de donner à ses enfants des noms portés par des saints reconnus par l'Eglise va s'étendre non seulement aux femmes mais aussi aux hommes.
A l'époque moderne, le concile de Trente fait obligation à tous les parents de donner aux nouveaux-nés, de manière exclusive, des noms de saints ou de personnages bibliques.
Le phénomène était déjà né spontanément mais cette consigne va l'accentuer et réduire la variété des prénoms donnés.
Bientôt, dans un village, quatre ou cinq prénoms se partagent les deux tiers des garçons et la situation est pire pour les filles, la concentration étant plus grande encore.
Jean et Marie sont parmi les plus prisés. Jean devient ainsi le premier prénom de France par la fréquence à partir du XIVème siècle et va se maintenir à la 1ère place pendant 600 ans.
Il ne perdra son rang qu'à la fin des années 1950 avec la mode des Jean - composé - Jean Baptiste d'abord, suivi de Jean Claude et Jean Pierre dans les années 1940 auxquels il faut ajouter les Jean Paul et les Jean Louis des années 1950, tous dans les 20 premiers de leur génération.
Marie prend la tête de tous les prénoms féminins un peu plus tard, au XVIIème siècle et conserve sa première place jusqu'en 1915.
Les noms les plus fréquents seraient : Jean, Pierre, François, Louis, Joseph Antoine, Jacques, Charles, Etienne, Guillaume et André pour les garçons.
Marie, Jeanne, Anne, Françoise, Catherine, Marguerite, Louise, Madeleine et Elisabeth pour les filles.
Le manque de variétés dans les prénoms est la caractéristique majeure de l'Ancien Régime.
Pendant quelques mois, la révolution française de 1789 permet à chacun de choisir n'importe quel prénom pour son enfant, mais cette liberté totale dure peu, un nouveau texte de loi rendant obligatoire dès 1803, les prénoms en usage avec les calendriers y compris le fameux calendrier révolutionnaire riche en noms de plantes, de fleurs ou d'instruments aratoires, ou portés par des personnages connus de l'histoire ancienne.
Les prénoms nouveaux ne sont pratiquement pas donnés dans les petits villages et le mouvement reste limité aux années 1793 à 1795, pendant la Terreur.
Dès la fin de la Terreur, les prénoms classiques reviennent et nomment près d'un nouveau né sur deux, même si les prénoms rares sous l' Ancien Régime et qui sont des prénoms de saints (Rosalie, Rose, Julien) se mulitplient au début de l'Empire.
De 1810 à 1820, on assiste à une restauration spectaculaire des prénoms les plus traditionnels : les 2/3 des nouveaux-nés se partagent à nouveau les 10 prénoms classiques.
Les prénoms d'origine germanique ne sont plus les plus nombreux jusqu'au milieu du XXème siècle, loin de là !
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