Par enfants abandonnés, on entend ceux qui l'ont été à la naissance (les nourris, les sans- nom) mais aussi, les orphelins, les infirmes, les enfants de parents emprisonnés, les enfants illégitimes dont la mère est mariée, les enfants naturels reconnus ou non par leur mère, et enfin les enfants légitimes que les parents sont incapables de nourrir ou ceux de mère veuve, pauvre ou délaissée par son mari.
Sous l' Ancien Régime, la ville d'origine était seule indiquée : " enfant trouvé de telle ville" et à partir, de 1790, le lieu d'accueil " enfant de l'hospice de telle ville" avec, très souvent, un numéro d'immatriculation.
En 1638, la réception des ces enfants s'organise avec la mise en place par Saint Vincent de Paul, de l'Oeuvre des Enfants trouvés de Paris, qui allait devenir la très importante Maison de la Couche.
Sous l' Ancien Régime, l'enfant abandonné reçoit à son baptême, un nom se référant au lieu où il avait déposé (sous un pont : Dupont) , au nom du saint du jour, à des signes particuliers (teint pâle : Leclair).
Même après la création de l' Etat Civil, le nom continua à être choisi arbitrairemen.
A partir de 1793, ce sont les Juges de Paix qui rédigent les procès verbaux d'abandon, puis l'enfant était alors placé dans une famille nourricière le plus souvent à la campagne et était suivi jusqu'à sa majorité.
En 1812, une circulaire recommande de ne pas donner le même nom à plusieurs enfants et d'éviter les noms déjà portés sur des familles existantes.
Les abandons, peu élevés au XVIIè siècle, ont augmenté de manière très importante au XVIII ème.
Paris a concentré chaque année un énorme pourcentage d'abandons d'enfants.
Lors de l'immatriculation de l'enfant, un dossier est ouvert; c'est lui qui renseigne sur sa vie jusqu'à sa majorité: dépôt, placement en nourrice à la campagne, puis selon l'époque, la scolarité, mise en apprentissage jusqu'à l'autorisation de mariage.
Trois sortes d'abandon :
L'abandon anonyme : dépôt sans aucune marque de reconnaissance.
L'abandion semi-anonyme : abandon avec une marque ou une note de reconnaissance.
L'abandon définitif est précédé, à partir de 1820, d'une période transitoire considérée comme mise en dépôt.
En 1845, cette période devient obligatoire et est confirmée par la loi du 27 juin 1904 permettant ainsi aux parents de revenir sur leur décision.
Un enfant abandonné, c'est avant tout un enfant "exposé", c'est à dire, déposé en un lieu par sa famille naturelle afin qu'il soit pris en charge par une autre personne voire une administration.
Longtemps, l'assistance à ces enfants n'a relevé que de la charité de l' Eglise et de personnes bienfaisantes.
Au XIXè siècle, l'état d'enfant abandonné d'un ancêtre est découvert à la lecture de son acte de mariage.
Il se marie le plus souvent dans la commune où il a été placé, avec une fille du pays ou parfois avec une jeune fille ayant le même statut que lui.
L'acte nous donne la date et le lieu de naissance ainsi que le numéro qui a été attribué par l' Administration à l'enfant abandonné.
Ce numéro est très important pour la poursuite des recherches car il mène au dossier qui relate sa vie jusqu'à sa majorité.
Il dresse les circonstances de l'abandon, donne quelques renseignements sur sa mère, parfois sur son père, rassemble les rapports des visites constatant éventuellement les mauvais soins, indique la mise en apprentissage, mais aussi le ou les différents placements de l'enfant dès le départ de son lieu de dépôt.
L'enfant recueilli est vite placé c'est à dire confié contre dédommagement à une famille nourricière qui en a fait la demande, et ce, en général, à plus de 150 kms de leur lieu d'abandon, et en changeant de département , tout en tenant secret le lieu de placement vis à vis des parents.
Ils sont presque toujours envoyés à la campagne.
Ils partent par contingents entiers pour un voyage qui peut les conduire à travers quasiment tout le pays.
Ils sont inscrits dans un registre de départ précisant le leur destination et confiés à un meneur, mais les plus fragiles meurent en chemin.
Grâce aux registres de l' Administration, les destinations des enfants assistés sont connues.
En 1868, 143 petits abandonnés de Paris sont envoyés dans le Pas de Calais, et un quart d'entre eux ont seulement un jour ou deux, plus de la moitié ont moins de deux semaines: combien sont arrivés vivants après un si long voyage en chariot bâché?
A l'arrivée , l'enfant est enregistré et remis à la famille d'accueil.
Les registres paroissiaux sont pleins de décès d'enfants des hospices.
Le nombre d'enfants abandonnés augmentant sans cesse, les ressources des administrations hospitalières diminuent.
L' Administration propose alors l'adoption à la famille d'accueil, et ainsi l'enfant n'est plus à sa charge.
Cette adoption implique que l'enfant doit travailler sans salaire pour la famille d'accueil jusqu'à sa majorité sans salaire, car elle ne perçoit plus d'aide.
Les archives hospitalières sont une source pour l'histoire des enfants abandonnés.
Certaines ont été versées aux archives départementales, d'autres ont été conservées par les établissements hospitaliers.
Certains registres intitulés "registres des nourrices" tenus pour assurer une comptabilité exacte des nourrices, nomment aussi les enfants trouvés des hospices.
D'autres intitulés "registres des enfants des villes" sont communs aux enfants trouvés et aux enfants assistés, car les enfants de ville étaient le plus souvent des enfants assistés en raison de la pauvreté de leur famille.
Les archives hospitalières peuvent fournir des éléments qui vont permettre l'identifcation da la mère d'un enfant, voire de ses parents.
Certains fonds des archives départementales ou communales traitent de l'Assistance et de la Prévoyance.
Les "administrées des maternités" peuvent être suivies au travers des répertoires d'entrées des femmes en couches, des registres des naissances, voire également grâce aux registres des femmes enceintes et en couches, envoyées chez les sage-femmes agréées de la ville, et aux registres de décès des femmes enceintes.
Les répertoires d'entrées à la maternité peuvent permettre l'identification de la mère.
En général, la date et l'heure de l'accouchement y sont mentionnés, tout comme d'ailleurs dans les registres d'accouchement.
Les registres d'accouchement et les registres des naissances qui renseignent sur la date et l'heure de la naissance, doivent alors être comparés avec les répertoires d'entrées.
Ainsi, lorsque le nom de la mère ne figure pas sur l'acte de naissance établi par le service de l'état civil, il est possible, en comparant les dates et heures d'accouchement et de naissance, de faire des rapprochements évidents.
Ces documents peuvent aussi en révéler un peu plus sur la mère, voire sur le père de l'enfant, ouvrant ainsi des voies nouvelles pour prolonger la recherche.
Les répertoires des femmes envoyées chez les sages-femmes agréées permettent aussi de faire des rapprochements entre une femme admise chez une sage-femme et un enfant dont la naissance a été enregistrée au domicile de cette sage-femme.
ASSISTANCE ET PREVOYANCE
En général, un seul établissement au niveau départemental est en charge des enfants trouvés, abandonnés et assistés dans une ville.
La vie de l'enfant suit la vie de l'établissement : lever tôt, obligations religieuses, 4 repas pris en silence et accompagnés de lecture spirituelle, travail des enfants dès 8 à 10 ans à la fabrication d'étoffes et d'objets textiles tels que des bas, bonnets, mais aussi rémunération du travail.
L'hôpital devient ainsi une sorte de pensionnat - école.
Les fonds des archives départementales ou communales traitant de l'Assistance et de la Prévoyance proviennent des bureaux des préfectures et des services hospitaliers.
Sous l'Ancien Régime, l'assitance est exercée par l' Eglise ou des particuliers.
Les archives ecclésiastiques, nationalisées en 1789, forment la série H " Clergé régulier avant 1790" des archives départementales et comprennent les archives de certains établissements hospitaliers.
Les archives nationales conservent , elles aussi, certaines sources issues des institutions de l' Ancien Régime comme quelques registres d'enfants abandonnés conservés dans les fonds du Châtelet.
Outre les démarches classiques, le généalogiste doit envisager la possibilité que la mère ait pu abandonner plusieurs enfants, s'intéresser au recrutement militaire des élèves des hospices et dissocier le vrai du faux.
Il faut étudier minutieusement chaque document, décortiquer chaque phrase, ne pas écarter le moindre détail, penser à des scénarios, avoir du flair et avoir l'esprit de déduction.
S'intéresser aux enfants du même nom.
Dans les registres de dépôts, on relève parfois sur une dizaine d'années plusieurs enfants portant le même nom voire un patronyme très proche .
Se demander s'ils sont de la même mère !
En passant à la consultation des répertoires chronologiques, relever les numéros des matricules attribués à chaque enfant, les dates et lieux de naissance, les renseignements sur ls parents et les lieux de placement.
Ensuite se reporter aux actes de naissance.
Songer au recrutement militaire
Les enfants trouvés étaient en général recrutés pour le service militaire dans la ville où ils avaient été déposés et non dans la commune de résidence à leur 20ème anniversaire.
Il existe aux AD des documents traitant des élèves des hospices.
Les orphelinats au XIXè siècle
Les établissements religieux.
C'est le plus important de secteur de prise en charge des enfants abandonnés.
Les congrégations sont souvent dépourvues de moyens et en opposition avec l' Etat anticlérical à partir de la IIIème République.
Les maisons des soeurs de Saint Vincent de Paul, des soeurs de Sainte Ursule, l'orphelinat Saint Joseph créé à Bièvres par l'abbé Mullois en 1853 et géré par les Frères de l' Ecole Chrétienne, l'Oeuvre de la Première Communion créée en 1866 par l' Abbé Roussel à Paris, l'Oeuvre des Orphelins apprentis d' Auteuil.
Des établissements créés par de riches mécènes.
Certains riches engloutissent leur fortune dans un esprit de charité religieuse pour créer des orphelinats.
Le château de Brou en Indre et Loire a été transformé en orphelinat et accueille des petits garçons pour apprendre le métier de jardinier "Les petits jardiniers de Brou", avec un prêtre logé sur place qui célèbre un office quotidien.
Un orphelinat a vu le jour à Drancy et fut ensuite confié aux soeurs de Saint Vincent de Paul.
Une école ménagère est intégrée à l'orphelinat en 1901.
En 1920, après avoir abrité une infirmerie militaire pendant la Guerre, l'établissement compte une soixantaine d'enfants malades et 18 jeunes orphelines apprenant la lingerie fine.
Des hospices publics.
Au XIXème siècle, le secteur public se résume à peu de choses et se trouve souvent sous la tutelle de l'Instruction publique ou sous celle du préfet ou du conseil général.
Les hospices de l' Assistane publique, qui accueillent les orphelins et enfants abandonnés, les placent en nourrice puis en apprentissage à partir de 12 ans.
Le Saint-Simonien, Joseph-Gabriel Prévost, marchand né à la fin du XVIIIème crée et entretient à ses frais un hospice laïque pour les orphelins dans son village de Cempuis dans l'Oise et à sa mort et selon ses dernières volontés, par le département sous l'impulsion de Ferdinand Buisson.
Des lois qui bougent.
La loi de 1905 du "petit père Combes" interdisant à des congrégations religieuses de diriger une école, de nombreux orphelinats assurant des cours, sont contraints à fermer ou à déménager hors des frontières.
La liberté d'enseignement n'est inscrite dans la Constitution qu'en 1946.
La loi hospitalière de 1941 ouvre les hôpitaux à l'ensemble de la population et non plus aux pauvres, vieillards, orphelins et enfants abandonnés.
L'hôptial se recentre sur le malade et se sépare de ses activités à caractère social, notamment l'aide à l'enfance en difficulté prise en charge en 1964 par la DDASS.
A cette époque , les orphelinats ne sont que rarement gérés par l' Etat, mais éclatés en une multitude de structures qui peuvent rendre en dehors de Paris les recherches plus difficiles.
La loi du 10 janvier 1849 crée, au moment de l'éphémère seconde République, l'Administration générale de l' Assistance publique à Paris, en écho au principe du droit à l'assistance proclamé sous la Première République.
Ceci est une façon en fait de soustraire l'aide aux démunis et aux orphelins à la charité de l' Eglise et des bienfaiteurs pour la confier à la Société.
L' Assistance publique devient l'un des premiers services publics organisés de façon moderne et a pour mission entre autres de gérer les hospices chargés d'accueillir les enfants abandonnés.
Il existe néanmoins de nombreuses structures d'accueil sans aucune coordiantion entre elles, sans politique sociale, et sans aucun contrôle d'aucune sorte.
Les Protestants
Le protestantisme a touché jusqu'à 20% de la population française au XVIIème siècle et 100% dans certaines régions.
les Huguenots de France et d'ailleurs
Les temples protestants de France
Site des pasteurs : les pasteurs de l' Eglise réformée de France
Les huguenots : documentation
Les Protestants : entraide GenWeb
C'est en 1559 que le premier synode des Eglise s réformées de France décide que les pasteurs tiendront des registres de tous leurs actes paroissiaux.
Mais au fur et à mesure que le protestantisme se développe , les persécutions s'amplifient.
En 1562 le massacre des protestants à Wassy en Lorraine marque le début des Guerres de Religion.
Le protestantisme est issu de la Réforme qui naît lorsque le moine allemand Martin Luther publie en 1517, ses 95 thèses sur la Pénitence.
En France, c'est à Jean Calvin, un juriste réfugié à Genéve à partir de 1541 que l'on doit l' essor du nri III mais mal accepté du fait qu'il est protestant doit abjurer sa foi.
En 1598, il publie alors l' Edit de Nantes qui octroiera aux protestants certaines libertés.
Celles-ci seront vites oubliées par Louis XIII et Richelieu mais complètement abolies par Louis XIV qui décide de rétablir totalement le catholicisme dans son Royaume.
Louis XVI promulguera en 1787 un édit de Tolérance car le protestantisme n'a pas pour autant disparu en France, ce qui permettra la réouverture des registres d'état civil spéciaux dits de réhabilitation, pour légaliser tous les mariages qui ne l'avaient pas été enregistrés pendant cette longue période appelée le "Désert", car de nombreux protestans s'étaient contentés d'un contrat chez un notaire complaisant.
En dépit de l'interdiction et des peines encourues après la révocation de l' Edit de Nantes, plus de 250000 protestants choissisent " le Refuge" c'est à dire la fuite vers le pays d'accueil.
De très nombreux protestants français furent accueillis au Brandebourg dont la capitale Berlin connut un important essor.
Ceux qui sont partis ont abandonné tous leurs biens qui ont été confisqués.
Leurs descendants " nouveaux convertis" se présentent comme héritiers ou créanciers et intentent des procès à la Régie pour avoir gain de cause.
Les revenus des biens récupérés sont envoyés aux vrais propriétaires à l'étranger.
Les listes des personnes ayant pris la fuite ont été établies dès 1685 mias les recherches restent toutefois aléatoires.
Tous les huguentos n'ont pas réussi à passer les frontières , certaisnse sont fait arrêtés et ont été condamnés.
Il existe des listes de femmes et d'enfants emprisonnés et d'hommes envoyés aux galères.
Les différents déplacements et aides reçues ont laissé des traces qui ont alors permis d'établir un fichier des Protestants du Refuge, consultable sur Internet.
Les Protestants qui semblent à juste titre si peu sincèrement revenus au catholicisme sont appelés les nouveaux convertis.
Ils sont étroitement surveillés.
Parfois pour être élevés dans le catholicisme des enfants étaient enlevés par un membre de leur propre famille.
Mais l'abjuration la plupart du temps a été obtenue sous la contrainte de manière assez brutale.
Faire des recherches sur des ancêtres protestants
Les débutants en généalogie sont loin d'imaginer les difficultés et autres cas particuliers qui peuvent se présenter à eux lorsqu'ils commencent leurs recherches.
Par exemple, avoir des ancêtres protestants : être protestant aujourd'hui, c'est tout juste anecdotique, mais dans les siècles précédents, il n'en était pas de même.
Voici une petite sélection de sites susceptibles de vous aider.
Pour commencer, un portail très complet vous permettra de naviguer dans une multitude de sites :
http://huguenots-france.org/france.htm
Très complet, celui-ci vous dirigera vers ce que vous cherchez : des sites consacrés aux spécificités régionales, des focus sur des personnalités du monde protestant, des listes de galériens, de pasteurs, un guide, un forum, un lexique, de nombreux liens...
Concernant ce qui nous intéresse au premier chef, la généalogie, deux sites incontournables vous aideront à réaliser ces recherches très particulières en ayant toutes les cartes en mains :
http://huguenotsweb.free.fr/genealogie.htm
vous apprendra par exemple à identifier vos ancêtres protestants grâce à des registres spécifiques.
Le site de Jean-Paul Roelly propose lui aussi une page très claire et très complète basée sur une recherche concrète.
Il existe bien entendu des bases de données, Internet permettant à chacun de participer à ce type de projets.
Pour cela, on se tournera vers les incontournables FranceGenWeb et leur site ProtestantsGenWeb, qui concentre déjà près de 7000 références de familles réparties sur près de 800 communes.
http://sitepasteurs.free.fr/ quant à lui est un site qui recense, ou plutôt qui essaye de recenser tous les pasteurs ayant exercé en France.
A ce jour, le site compte plus de 8000 individus.
On n'oubliera évidemment pas GeneaWiki, l'Encyclopédie participative de la généalogie, et sa page consacrée aux protestants (http://www.geneawiki.com/index.php/Généalogie_protestante).
L'ENFANT NATUREL
ci-contre :
Acte de naissance d'un enfant naturel
(il ne figure que le nom de la mère ) et l'enfant porte donc son nom
et ci-dessous : la naissance légitimée par le mariage des parents 5 ans après.
Aujourd'hui, où et comment faire ses recherches?
Reconnaissance d'un enfant naturel
Légitimation d'un enfant naturel
Parcours d'un enfant naturel sur : Généafrance
La loi du 3 janvier 1972 établit un principe d'égalité entre l'enfant légitime et l'enfant naturel dans le domaine des relations de personnes et dans celui des relations pécuniaires (droits successoraux).
Lorsqu'une femme donne naissance à un enfant sans pouvoir nommer le père, ou lorsqu'un couple non marié déclare un enfant, il est qualifié de naturel.
Les documents qu'il est possible de trouver sur les parents ont varié au fil du temps et au fur et à mesure du changement des mentalités.
L'édit d'Henri II instituant les déclarations de grossesse ne prévoit pas de manière explicite devant qui ces déclarations devaient être faites.
Pour la généalogie, l'enfant naturel est souvent signe d'impasse généalogique car il arrive parfois qu'au fil d'une branche de notre arbre, on retrouve la trace d'un enfant naturel ou d'un enfant abandonné, et pourtant la piste pour remonter le temps n'est pas interrompue pour autant.
Un enfant naturel est un enfant né hors mariage (le bâtard) , né d'un adultère d'un des parents (enfant adultérin) ou encore celui issu de la relation entre deux personnes parentes ou alliées à un degré interdisant le mariage (enfant incestueux).
Né d'une mère connue et père non dénommé = enfant né d'une mère célibataire, le cas le plus fréquent.
Né d'un père connu et d'une mère non dénommée = phénomène rare, accouche sous X.
Né d'un père et d'une mère connus mais non mariés = l'enfant peut être légitimé lors du mariage.
Reconnaître un enfant naturel c'est faire une déclaration solennelle et volontaire en mairie devant un officier de l' état civil ou ministériel par un homme ou une femme affirmant la ligne de filiation avec l'enfant.
Depuis la loi du 20 Ventôse An XI, la mention de la reconnaissance d'un enfant naturel figure en marge de son acte de naissance.
En général, l'enfant naturel porte le nom de famille de sa mère.
Autrefois les enfants naturels ne résultaient pas d'un choix voulu, et ils étaient peu nombreux, moins de 1% des naissances dans les villages dans les années 1750.
Louis XIV eut 5 enfants avec son épouse légitime Marie -Thérèse d' Autriche et 16 ou 17 enfants naturels connus, dont 8 furent légitimés et 6 seulement atteignirent l'âge adulte.
Auguste DEMORNY devint Duc de Morny et président du corps législatif.
Il était le fils naturel et illégitime d'Hortense de Beauharnais et de Charles de Flahaut (lui-même fils illégitime de Talleyrand).
Son demi-frère sera empereur.
A sa mort en 1865, lui succédera à ce siège Alexandre Walewski, le fils de Napoléon .....!!!
Alexandre COLONNA WALEWSKI est le fils naturel de Napoléon 1er et de la polonaise Maria Walewska.
Il sera reconnu par le mari de celle-ci.
C'st la seule branche qui compte encore des descendants aujourd'hui.
Au XVIè siècle, l'enfant naturel ou bâtard est facilement avoué.L ' Eglise fait alors peser sur l'homme la responsabilité de la faute jusqu'à mettre à sa charge les frais d'entretien de l'enfant.
Une ordonnance de 1667 fait de l'acte de baptême un véritable acte juridique, ayant force de loi sur les indications de filiation qui y figurent.
Ce changement pousse donc les curés à faire plus attention lors de la rédaction de l'acte de baptême et à ne plus écrire sans preuve, donc à taire le nom du père.
Ce principe s'est très vite généralisé.
Les archives judiciaires fournissent bien des renseignements liés à des grossesses hors mariage.
Sous l'Ancien Régime, les procès sont menés à Paris par les commissaires du Châtelet, en province, par les baillis et les sénéchaux.
Les fonds judiciaires antérieurs à la Révolution sont conservés dans la série B des archives départementales et les fonds des officialités ecclésiastiques en série G.
Les tribunaux ecclésiastiques ou officialités étaient tenus par l' évêque de chaque diocèse.
Il faut savoir qu'il existait une concurrence avec les tribunaux laïques à partir du moment où les affaires à juger étaient accompagnées d'un acte religieux.
Pour les familles les plus notables de nombreuses lettres de légitimation sont conservées aux Archives nationales dans la série "Maison du Roi" série O1, dans les Titres nobiliaires série M, dans le " Conseil du Roi" série E, et dans la "Chambre des Comptes" série P.
Pour la période moderne, elles sont à chercher dans la sous-série BB30.
A partir de l'ordonnance de Villers Cotteret en 1539, il fut prescrit d'enregistrer certains actes notariés auprès des juridictions royales (insinuation).
Cet enregistrement qui a précédé le contrôle des actes qui s'imposa en 1693, est à rechercher dans la série B des archives départementales, tandis que le contrôle des actes est à chercher en série C.
Un édit de décembre 1703 a créé 2 sortes d'insinuations : le tarif et le centième denier.
Les actes soumis à l'insinuation suivant le tarif sont nombreux et concernent essentiellement la disposition des biens et des droits : on peut y trouver la trace des légitimations.
L'enregistrement a succédé au contrôle des actes en 1790 et est consultable en série Q.
Au XVIè siècle, la reconnaissance d'un bâtard noble est souvent faite devant notaire par acte authentique spécifique mais elle peut aussi être faite en justice ou bien oralement en présence de 2 témoins et insérée dans les registres paroissiaux.
L'acte de naissance d'un enfant naturel nommant la mère ne suffisait pas à donner à l'enfant des droits à l'égard de celle-ci pour qu'il puisse lui demander une pension alimentaire ou faire valoir ses droits de succession
Il fallait que la mère l'ait rconnu spécifiquement soit à l'état civil, soit par un acte authentique devant notaire.
Par ailleurs on refusait que le père reconnaisse son enfant par un acte sous seing privé comme un testament olographe, ce qui ne l'empêchait pas de lui faire une donation voire une rente.
Il était interdit de reconnaître un enfant adultérin ou incestueux.
La démarche la plus diffiile est d'identifier un père inconnu.
Si l'époque est récente il faut prendre avec précaution les informations recueillies auprès des témoins encore vivants et prêter attention au déclarant, aux témoins, et vérifier dans les recensements de population "qui vit avec qui ".
Pour les périodes plus anciennes, il faut chercher une déclaration de grossesse ou un dénonciation ou encore une action en justice.
A partir de 1922, la date et le lieu de naissance de la mère sont précisés dans l'acte de naissance d'un enfant naturel.
Avant 1922, ne sont indiqués que ses nom, prénoms, âge , profession et domicile.
Il vaut mieux rechercher autour de l'enfant naturel et enquêter sur l'éventuel acte de reconnaissance dont la mention figure peut être en marge de l'acte de naissance.
L'acte de reconnaissance est souvent plus fiable que l'acte de naissance
Puis il faut élargir les investigations à la mère , soit pour trouver son décès éventuel dans les jours qui ont suivi la naissance soit pour trouver la naissance d'autres enfants et ensuite voir si il y a eu mariage ou veuvage.
Pour trouver sa date de naissance, il faut tenir compte de l'âge indiqué lorsqu'elle a accouché de cet enfant naturel.
On peut également rechercher dans les recensements en fonction de l'adresse indiquée sur l'acte de naissance.
S'il s'agit d'une domestique, vous pouvez trouver des informations sur la famille qui l'employait et la région d'origine dans laquelle celle-ci recrutait habituellement ses employés.