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2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 14:55
A LANLOUP, ON A TROUVE A LA CHAPELLE STE COLOMBE
                    De curieuses inscriptions...
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La chapelle Sainte-Colombe en ruine en 1986.

L'association mein-Kozh de Lanloup a procédé en 1986 à la restauration de la chapelle Sainte-Colombe, dont voici un rappel en images de sa situation avant et après.

 

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                                                    Pillée et abandonnée.

 Lors des travaux une grande pierre a été déterrée et était revêtue d’une curieuse inscription.

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                                         De curieuses inscriptions...

Avant que la pierre ne soit mise dans les fondations, elle a été photographiée, mais, hélas, la photo a été perdue.

 

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                                              Un état de délabrement.

                                                            (photo de Roger Lenouvel)

Fort heureusement, les symboles ont été recopiés et laissent à penser à de l’alphabet Runique. 

 

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                                                      Quelques années plus tard !

Cette chapelle date du XVème siècle et a été construite à l’emplacement d’un petit monastère.

 

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                                                                 Avant en 1986 ! 

Nous sommes à la recherche d’un érudit qui pourrait déchiffrer ces inscriptions.

 

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                                                        14 ans de travaux !

A moins qu’un tailleur de pierre ait décidé d’y laisser sa griffe, pour assurer sa publicité…

 

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                                                   Après en l'an 2000...

 

014.PNG

Merci à tous ceux qui pourraient éclairer notre lanterne !

 


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24 novembre 2009 2 24 /11 /novembre /2009 15:14
LA PALEOGRAPHIE

Dans le Département des Côtes d' Armor, depuis 2003, les registres paroissiaux parfois vieux de plusieurs siècles ont été numérisés et consultables en ligne et aux Archives. Cependant, il n'est pas toujours facile de les déchiffrer.
La paléographie est l'art de déchiffrer les écritures anciennes.
Les Archives des Côtes d' Armor enseignent à tous ceux qui souhaitent comprendre les textes du Moyen Âge jusqu'au début du XVIIIème siècle.
Le secret de la paléographie est avant tout de connaître le système des abréviations, qui reste le même du haut Moyen Âge à la fin du XVIIsiècle.
Un "p" se prononcera par, per, ou pro selon que le tiret se situe au-dessus ou en dessous.

L'écriture n'est pas rigide, elle évolue continuellement.
L'écriture manuscrite connaît des variations importantes, liées surtout à la personne qui écrit.
Le généalogiste peut se heurter rapidement pendant ses recherches à des difficultés de lecture des documents anciens, des registres paroissiaux et des documents notariés.
Le mot paléographie provient de deux mots grecs:  palaios (ancien) et graphein (écrire).
Au sens strict, il signifie "ancienne manière d'écrire " mais il a pris plutôt le sens de "science des écritures anciennes".
Aujourd'hui le mot désigne l'étude de l'ancienne écriture manuscrite sur support souple.
La paléographie se distingue ainsi de l'épigraphie qui concerne l'écriture gravée, donc des inscriptions.
Si l'écriture médiévale, quoique manuscrite, est relativement aisée à déchiffrer, pour qui connaît le latin et les abréviations, c'est parce que les scribes avaient reçu une même formation et pratiquaient tous le même système d'écriture dite des "petites carolines".
Les lettres paraissaient presque imprimées tant elles étaient moulées.

Nous peinons à déchiffrer l'écriture ancienne alors que c'est du français car une longue tradition d'écriture s'est installée depuis des siècles, par des générations de scribes.
Les formes anciennes nous sont devenues étrangères.
Jadis, il existait plusieurs systèmes d'écriture dans une même langue.
Une forme spéciale correspondait à un type particulier d'écrit suivant de quel milieu il venait.
Il existe quatre jeux d'écritures : capitales imprimées et manuscrites, minuscules imprimées et manuscrites.
La difficulté vient du fait que nous avons abandonné le système uniforme d'écriture médiéval car nous avons introduit la personnalité dans l'écriture.

La paléographie permet de lire les écritures anciennes en s'attachant à la forme des lettres anciennes, puis à la déformation des lettres dues aux ligatures établies entre elles, puis aux abréviations utilisées par les scribes.

Types d'écritures anciennes sur un acte notarié.
   

Lettres de l'alphabet au XVIIème siècle.

Qu'est ce que la sténographie?


La sténographie (du grec stenos, serré et graphê, écriture) est l'art de se servir de signes conventionnels pour écrire d'une manière aussi rapide que la parole.
La sténographie a son histoire.
Dès l'Antiquité, on l'enseigne dans les écoles et elle est très en faveur auprès des tribunaux qui l'utilisent pour la notation des procédures. En Grèce, 400 avant JC, Xénophon recueille par signes abréviatifs, les entretiens de son maître Socrate.
A Rome en l'an 63 avant JC, Tiron (affranchi et secrétaire de Cicéron) relève le discours dans la conjuration de Catalina. Tiron ayant laissé son nom au système de son invention, le nom des "notes tironiennes" demeure pour désigner généralement les procédés d'écriture abrégée de ce temps.
Aux premiers siècles de l'ère chrétienne, les pères de l'Eglise sont de fervents adeptes de la sténographie. C'est aux bénédictins que nous devons la conservation des Lettres de Saint Augustin et des Actes des Martyrs.
Du Moyen Age à la Renaissance, l'art sténographique est presque totalement oublié. On ne connaît de cette période que quelques manuscrits difficiles à déchiffrer. Nous devons arriver à la veille de la Révolution pour voir la sténographie enfin sortir de sa torpeur. En 1787, Coulon de Thévenot présente à l'Académie des Sciences, un système d'écriture abrégée connu sous le nom de "tachygraphie". En dépit de son nom (écriture rapide), ce système qui représente chaque voyelle et chaque consonne par un signe particulier est lisible mais peu rapide.
En 1792, Théodore-Pierre Bertin adapte à la langue française le système anglais de Samuel Taylor. A l'inverse du précédent, ce nouveau système qui n'exprime généralement que les consonnes est rapide pais peu lisible. Un 3ème système s'impose, qui réunit et la lisibilité de l'un et la rapidité de l'autre. Il est trouvé par Hippolyte Prévost en 1826.
La caractéristique du système Prévost est de ne pas exprimer les voyelles finales qui s'entendent et de représenter toujours le même son par le même signe.
A son tour perfectionné et mis au point par Albert Delaunay, disciple de Prévost et praticien d'une valeur incontestée, le système Prévost devient en 1878, le système Prévost-Delaunay.
En 1981 le système Prévost Delaunay est simplifié pour s'adapter aux possibilités et aux besoins actuels et prend le nom de système Prévost Delaunay de base.
Prévost rassemble mes éléments intéressants contenus dans les précédents systèmes, les combine avec des additions très heureuses et réalise ainsi la double condition de rapidité et de lisibilité parfaite

Acte écrit en sténographie ancienne ayant eu cours dans le Nord de la France entre 1746 et 1819.

Du XVIème au XIXème siècle, la progression de l'alphabétisation a largement contribué au développement de la maîtrise de l'écriture par nos ancêtres, avec des disparités notables entre hommes et femmes, nord et sud, villes et campagnes, protestants et catholiques.
Les lettrés inspiraient à la fois admiration, crainte et méfiance.
L'écriture demeurait un art exigeant.
Pour communiquer, nos ancêtres privilégiaient le toucher et la vue.
Cette société du XVIème au XIXème siècle accordait à la parole un statut particulier et à l'écrit une dimension à la fois crainte et admirée.
L'art de l'écriture exigeait une pratique de la langue, une connaissance des lettres, une maîtrise de la position du corps et de la main, sans oublier des outils appropriés.
C'étaient des qualités réservées à un petit nombre de privilégiés.
Au premier abord, un texte ancien peut être perçu comme un écrit étranger.
Mais en suivant avec méthode le trait "dessiné" par le rédacteur, nous découvrons une écriture relativement bien codifiée.
 

L'écriture des anciens textes dévoile un profil plutôt déroutant : une forme particulière des lettres, une orthographe aléatoire, une ponctuation et une accentuation absentes et des mots abrégés.
Pour étudier l'ancienne écriture manuscrite, il importe d'avancer avec méthode, afin de surmonter les obstacles linguistiques et de jongler avec les mots abrégés et les notes tironiennes.

Au quotidien, l'écriture associe des lettres et des chiffres, sous forme de dates ou de prix.
Ces deux types de caractères sont très liés : certaines lettres ont servi à compter, d'autres pouvaient être traduites en chiffres pour nourrir l'imaginaire.
Une écriture et une signature peuvent en dire long.
Il faut savoir interpréter de façon rationnelle les signatures.
Cela peut aller de l'individu totalement analphabète à celui qui a des bonnes connaissances possibles de l'écriture et de la lecture.

Les notes tironiennes améliorées par Sénèque furent en usage dans tout l'empire romain.
Marcus Tullius Tiro appelé Tiron affranchi de Cicéron dont il devint le secrétaire et confident, se rendit célèbre par ses améliorations qu'il apporta à la tachygraphie, système d'écriture rapide par abréviations qui seraient originaire de Grèce et que le poète Ennius aurait été le premier à utiliser à Rome.
Tiron aurait ainsi composé une méthode de 1100 signes.
Mais la sténographie moderne n'en a tiré aucune leçon, s'inscrivant dans un autre système de signes.

Les signes abréviatifs " sorte de dactylographie" avant la lettre, les signes particuliers ont été adoptés par les scribes de l'ancienne société pour gagner de l'espace et du temps et remplacer les mots ou les parties de mots qui étaient le plus fréquemment abrégés.
Outre la technique d'abréviation assez élémentaire qui consiste à surmonter d'un "tilde" (trait horizontal) le mot, les signes forment un véritable code d'écriture, à ne pas confondre avec un cryptage.
Plusieurs systèmes d'abréviation existent : indications d'abréviation pour les finales, signes abréviatifs pour les notes tironiennes, signes de l'abréviation
Le titulus d'abréviation est la méthode la plus usitée : il s'agit de placer un trait horizontal, un tilde, au dessus du mot.

Les abréviations par suspension quand le mot est inachevé ou par contraction si le mot est tronqué de quelques lettres (Mr, Mme, Bd .....).
Le cumul des procédés d'abréviation : on peut combiner les diverses possibilités entre la contraction et le tilde par exemple.

La pratique de l'abréviation avait pour but de gagner de l'espace.
Après le papyrus, matériau souple pouvant supporter l'écriture, mais très vite fragile, ce fut la peau de mouton, d'agneau ou de veau, plus résistante et plus facile à conserver qui devait l'emporter.
D'autant que le parchemin servait à recevoir plusieurs textes ; les palimpsestes, manuscrits dont la première écriture est effacée pour en recevoir une autre.
Mais le prix des peaux était très élevé ; rédiger en conséquence un ouvrage représentait une fortune. Il fallait donc gagner de la place pour faire des économies.
D'où l'apparition des règles d'abréviation! Mais seuls les mots les plus courants seraient abrégés.
Comme le système se mit en place durant la basse Antiquité et le haut Moyen Age, les abréviations concernèrent le latin.
Quand les langues nationales dont le français arrivèrent en Europe, les mots de ces langues furent abrégés selon le même procédé.
La conjonction "et" qui est identique en latin et en français fut sans doute la première à subir cette évolution, étant sans aucun doute, la plus utilisée.

Tout mot abrégé comporte un signe graphique indiquant l'abréviation.

Ces manies de scribe constituaient une façon de crypter l'écriture dont la majorité de la population a été exclue jusque loin dans le XIXème siècle.
Lire et écrire restaient l'apanage d'une classe lettrée détenant le pouvoir, sachant que l'Administration réclamait de plus en plus d'actes écrits.
Les lettrés devinrent des intermédiaires obligés.
La technique de l'abréviation reste bien ancrée même avec l'apparition du papier.
Il ne s'agit plus de gagner de l'espace car le papier est bien moins cher mais du temps.
Dans la même période, se développera l'imprimerie, fille du papier.
Une mutation culturelle s'opérait et allait marquer notre Monde, celui où "le temps c'est de l'argent" !!!

Et l'orthographe ?


Ceux qui ne maîtrisent pas la langue écrite sont désemparés à la lecture de textes français écrits sans tenir compte de nos règles d'orthographe.
Pourtant la réglementation de la langue date au mieux du XVème siècle et que l'acquisition de l'écriture donc de l'orthographe est une conquête relativement récente.
Souvent dans les textes anciens, les mots sont écrits avec des "relents" étymologiques vu que la plupart des personnes sachant écrire avaient appris le latin.
Il y a lieu de noter également, l'absence d'accentuation.
Jusqu'au XVIIème siècle, il n'y a pas d'accent sur le "e", et l'accent circonflexe est remplacé par un "s".

 
L'absence de ponctuation est due à une longue tradition qui s'explique par le souci d'économiser de l'espace.
Le premier traité de traduction et ponctuation est écrit par Etienne Dolet en 1540 à Lyon.
Autre particularité, autre difficulté, est la coupure des mots qui paraît autrefois aléatoire.
La règle de rattachement et de coupe des mots n'est pas la nôtre.

Quelques modèles de mots abrégés ci-dessous.


L'écriture cursive

Nom donné aux graphies au tracé rapide résultant de la simplification des écritures calligraphiées, l'adjectif "cursif" provient du latin "currere" qui signifie courir.
Par définition les écritures cursives ont été conçues pour courir sur le papier.
L'écriture cursive s'oppose à l'écriture scripte qui est celle qui se rapproche le plus des caractères d'imprimerie.
La cursive d'aujourd'hui est issue de l'écriture anglaise, sans les pleins et les déliés puisque nous n'utilisons plus de plume.
De toutes les écritures, c'est évidemment celle qui laisse le plus de place à la personnalisation.
Aujourd'hui très personnalisée, l'écriture manuscrite est restée pendant très longtemps une écriture moulée et impersonnelle, identique quel que fût le scribe.
Ainsi la paléographie médiévale est souvent plus simple à lire que des textes plus tardifs de l'Ancien Régime.
Mis à part les abréviations usuelles, les lettres sont séparées les unes des autres.
Cette tradition se conserve dans les manuscrits très soignés, calligraphiés.
La difficulté intervient avec la libération de la main.
Il ne fait nul doute que l'imprimerie se chargeant de la reproduction massive, mais fidèle des textes, a accentué la personnalisation de l'écriture.

Ainsi apparaît une nouvelle discipline : la graphologie.
Outre les abrévations,c'est l'émergence de l'individu dans l'écriture qui pertube celle-ci, non seulement dans la forme des lettres, mais aussi dans les liaisons entre ces dernières : les ligatures.
Un autre élément intervient : la rapidité.
Plus le scribe est rapide, plus son écriture est déformée.
Les écritures les plus difficiles à lire sont celles des notaires, des intellectuels, des gens nerveux ou malades.

La paléographie entre à l'école à partir du milieu du XIXème siècle avec de petits manuels pour apprendre à écrire selon diverses formes d'écriture mais surtout aussi pour apprendre à lire.
Les écritures anciennes posaient déjà à cette époque des problèmes de lecture !!!

 


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