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17 novembre 2009 2 17 /11 /novembre /2009 14:45
LE SABOTIER

Jusqu'au début du XX ème siècle, dans les campagnes, de la naissance à la mort, chacun portait ses sabots sauf les plus pauvres qui eux étaient contraints d'aller nu-pieds.
Le sabotier était l'un des métiers ruraux le plus implanté en France et vous en trouverez peut-être un dans votre arbre généalogique !!!

Le métier de sabotier était un métier de pauvre !!! L'argent gagné ne nourrissait pas toujours la famille !!!

Un sabotier pittoresque, vitrine vivante de sa marchandise : Francois Moal, dit Pitou, compositeur de la chanson, "l'Andouille fumée" à Saint Pol de Léon

De plus, le sabotier vivait en dehors du bourg et avait parfois mauvaise réputation.
La population des sabotiers était une population plutôt marginale et où l'on se mariait entre familles et tout le monde s'appelait " cousin", tant il y avait de liens de parenté.

Le métier de sabotier demandait une grande dextérité pour manier quelques outils, le bois des arbres dans le coin d'un atelier et ce savoir-faire se transmettait de père en fils.

Les sabotiers vivaient souvent à proximité des forêts pour trouver leur matière première.
Ils habitaient souvent dans des huttes, rudimentaires, faites de branchages et nomades aussi pour se déplacer sur les lieux de coupes.
Toute la famille participait au travail.

 
Le sabotier était chargé d'abattre les arbres , les débiter, les dégrossir.
Le bois était celui des hêtres, des bouleaux, des aulnes, érables, peupliers ou noyers.
Les femmes s'occupaient de la finition et des décorations.
Les enfants eux étaient en charge du transport et de l'entretien du feu.

Les sabots étaient vendus sur les foires ou marchés des villages ou dans les échoppes, ou encore cédés à des grossistes chargés du transport et de la vente.

A partir du XIXème siècle, la profession évolue.

La demande en sabots devient considérable : paysans, marins, pêcheurs et dans les villes également.
L'inquiètude grandit pour la forêt.
Au XVIIIè siècle, Les Eaux et Forêts imposent que les sabotiers soit à au moins une demi-lieue de la forêt et on les incite à s'installer dans les villages.
Ils ouvrent de plus en plus des boutiques et partagent leur temps entre bourg et bois.
L'intégration se fait doucement.
Au XIXè siècle, des maîtres sabotiers rachètent des coupes de bois réservées à la fabrication des sabots et emploient des ouvriers payés à la semaine.

On commence à distinguer des tâches spécifiques dans le métier comme le tailleur et le creuseur
La première machine à sabots fera son apparition sur le marché au milieu du XIX ème siècle

Mais au début du XXème siècle, les scies mécaniques et les techniques nouvelles se généralisent
Les sabots vont être fabriqués en usine à la chaîne.

A partir de la Première Guerre Mondiale, la profession décline à cause de l'exode rural et l'arrivée des galoches.
Le port des chaussures en caoutchouc et en cuir sonnera le déclin du sabot.

Le sabot reste aujourd'hui un souvenir ou une fantaisie.


Les sabots de bois bretons

Yann Audren à Plouézec (22) ,
 l'un des sept derniers sabotiers bretons

Une visite de l'atelier vaut largement le détour si vous passez par Plouézec (Pleug Ar Mor) dans les Côtes d' Armor.


De la même façon que c'est souvent chez les éditeurs régionaux que l'on trouve les meilleures monographies, réalisées par un érudit qui connait bien l'histoire de sa commune, c'est aussi chez les généalogistes que l'on va trouver des études sur une famille ou un métier les plus fouillées et documentées. C'est le cas avec l'étude sur les sabotiers de Simone Lagoutte.


Si vous avez un ancêtre sabotier, alors ce site est pour vous ! Simone Lagoutte, dont le mari descend d'une famille de sabotiers sur plus de dix générations, s'est penchée sur ce métier aujourd'hui disparu, et a réalisé une étude passionnante, publiée aujourd'hui sur son site web familial.
 




Après une rapide présentation, on plonge dans le vif du sujet, et Simone nous explique ce qu'étaient les "cordonniers du bois" qui vivaient dans la région de Fougères, en Ille-et-Vilaine. Elle nous présente ensuite ses ancêtres, au travers de plusieurs familles.
Nous découvrons ensuite les différentes étapes de la fabrication d'un sabot : les différentes étapes du processus de fabrication, et les outils du sabotier. Enfin, Simone évoque toutes les traditions liées au métier de sabotier : proverbes, coutumes, sans oublier de nous fournir quelques liens précieux pour approfondir le sujet.

Ces quelques pages ont le mérite d'abonder de photos et illustrations qui vous permettront de bien appréhender ce métier, et d'imaginer vos ancêtres dans leur environnement, avec leur famille, tous vivant autour des sabots à confectionner pour leurs congénères paysans (du moins pour ceux qui ne circulaient pas pieds nus, et ils étaient nombreux), la chaussure ne concernant alors que les bourgeois aisés et autres gens de robe ou d'épée...


SABOTS ET SOULIERS

Jusqu'au XIXème siècle, la population est à 80% rurale, les paysans se chaussent de sabots plutôt que de souliers pour leurs travaux quotidiens.
Au sein des villages d'autrefois, deux artisans ont le soin de chausser les peids : le sabotier qui fournit en sabots et le cordonnier qui fabrique souliers et chaussures diverses.

Les sabots

Les sabots les plus courants sont creusés dans de l'aulne, du peuplier et du bouleau, bois légers et bon marché
Le noyer, en raison de sa résistance est très recherché, mais il est davantage réservé aux menuisiers et aux ébénistes.
La forme la plus usitée est le sabot couvert : obtenu dans un seul bloc de bois, il ne laisse qu'un vide pour la cheville, mais il blesse le pied sur le dessus.
Le sabot à bride permet de remédier à cet inconvénient car il est fabriqué avec moins de bois, ce qui le rend plus léger.
Le sabot est soit à bride couvrante, large, ne faisant qu'un avec le bois, soit à bride simple, étroite et laissant un vide.
Si les sabots quotidiens pèsent aux pieds, les sabots de fête sont particulèrement travaillés.
Les sabots de mariage, au profil très épuré, sont finement décorés.
Sans brides, ils tiennent aux pieds de la mariée par des rubans colorés.
Essentiellement employé dans le monde agricole, le sabot est utilisé aussi par les pêcheurs et les marins de la marine marchande, mais aussi dans les mines et sert de chaussure de protection pour beaucoup de métiers dangereux.
L'évolution des techniques et des moeurs transforme le port des sabots.
Avant l'apparition des machines, les sabots sont réalisés sur mesure par le sabotier qui conserve l'empreinte du client, comme le chapelier, le tour de tête.

Le sabot devient fève pour les gâteaux de l'Epiphanie, mais aussi breloque et pendentif porte-bonheur.
Dans les Pays de l'Est, Saint Nicolas et le père Fouettard, chaussant eux-mêmes des sabots, vont en fin d'année donner les jouets aux enfants sages.
Ceux-ci prennent l'habitude d'installer leurs propres sabots et plus tard leurs souliers au pied de la cheminée pour y recevoir des cadeaux.

Les différents types de souliers

Les biens de consommation découlant de l'essor industriel pénètrent dans les villages . Par les fabrications en grande série, les coûts sont abaissés. Les galoches et les chaussures en cuir s'imposent, accueillies par les paysans comme un bien-être évident et une promotion sociale.
Les chaussures ne sont d'abord achetées que pour le jour du mariage et les jours de fêtes.
Les chaussures à clous, découvertes et appréciées durant le service militaire, deviennent ensuite journalières chez beaucoup d'agriculteurs au début du XXème siècle
.

Les galoches et les gamèles
Les galoches sont un intermédiaire entre le sabot et la chaussure de cuir.
Sur une semelle de bois, elles sont soit découvertes avec le dessus en cuir, soit montantes en cuir et à lacets . C'est la chaussure des écoliers.
Elle est étanche, imperméable et permet de se déplacer plus facilement que le sabot.
Elle tenait mieux au pied et on pouvait mieux courrir.
La fabrication des semelles de galoches est réalisée par le sabotier, les tiges sont confectionnées par des fabricants oeuvrant pour des grossistes.
De fait, monter des galoches ne nécessite pas un savoir-faire de spécialiste.
Quantité de sabotiers, cordonniers, marchands de chaussures en assemblent. Sa diffusion s'opère assez rapidement.
La gamèle est formée de l'adjonction d'une pièce de cuir, la tige, sur le haut du sabot. Elle se différencie de la galoche par un avant-pied de bois. C'est une chaussure assez lourde qui n'est portée que par les hommes.
Ils les préfèrent aux galoches parce que le bois protège mieux l'avant du pied . Comme les sabots; on les bourre de paille ou de foin.

Les brodequins

Découvert par les paysans lors des guerres mondiales, le brodequin se généralise peu à peu au XXème siècle.
Son coût est élevé comparé à celui du sabot, de 6 à 7 fois plus cher.
il est composé d'une tige de cuir épais protégeant le pied à la hauteur de la cheville, assemblé à une semelle intérieure par une couture et des semences.
La semelle de marche est en cuir, garnie de clous afin d'en prévenir l'usure.
Confectionnée par le cordonnier du bourg ou fabriquée en manufacture, une paire peut durer plusieurs années.
La marche est facilitée par un gain de souplesse et de confort que ne peuvent procurer les sabots et les chaussures de bois.
Comme le sabot, le brodequin, renforcé de métal, va aussi devenir chaussure de sécurité pour différents métiers.

Les bottes

On distinguait jadis :
  • les bottes à la française ou à l'écuyère à la tige molle et large
  • les bottes de cour ou à chaudron à la grenouillère évasée en entonnoir
  • les bottes fortes comme celles servant aux postillons
  • les bottes à la hussarde à la tige plissée sur le cou-de-pied
  • les bottes à l'anglaise ou à revers


 


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